Violences ?

La violence entre partenaires, ça peut toucher tout le monde, même dans les jeunes couples.

On entend beaucoup parler de ce phénomène mais la violence conjugale qu’est-ce que c’est exactement ? Un couple qui se dispute ? Non pas du tout. Voici quelques éléments qui pourront t’aider à mieux cerner ce que ce terme désigne.

Définition officielle

Il existe de nombreuses définitions de la violence entre partenaires. Voici la définition officielle retenue par les instances belges en 2006.

« Les violences dans les relations intimes se manifestent par un ensemble de comportements, d’actes, d’attitudes de l’un des partenaires ou ex-partenaires qui visent à contrôler et dominer l’autre. Il s’agit d’un processus évolutif de contrôle et de domination portant atteinte à la liberté et à l’intégrité physique, psychique, sexuelle de l’autre. Ces violences affectent non seulement la victime mais également les autres membres de la famille en particulier les enfants. Il apparait que dans la grande majorité, les auteurs de ces violences sont des hommes et les victimes des femmes. Les violences dans les relations intimes sont la manifestation, dans la sphère privée, des relations de pouvoir inégal entre les femmes et les hommes qui structurent encore notre société.»

Implications ?

Se disputer, mettre les choses au point, c’est normal et même sain pour un couple, ça permet à chacun à poser ses limites, à se respecter en se considérant chacun d’égal à égal.
La violence dans le couple c’est l’inverse de cela, c’est lorsqu’il y a relation inégalitaire entre les deux partenaires, c’est-à-dire qu’un(e) des deux utilise l’influence, la peur, parfois la force pour dominer l’autre et que cette tendance ne s’inverse jamais.

Mots clés !

Tentative intentionnelle : La violence dont on parle ici n’est pas un ‘coup de tête’, ‘une perte de contrôle’ (ce qu’on entend souvent) mais au contraire, l’auteur(e) souhaite prendre le contrôle de sa victime et cela passe par de nombreux comportements qui relèvent d’une sorte de stratégie pour contrôler l’autre.

Contrôle : C’est la clé de la relation inégalitaire car l’un des deux partenaires veut avoir le pouvoir sur l’autre et contrôler sa vie, par exemple : sorties, fréquentations, vêtements, gsm…

Relation inégalitaire : C’est quand une personne possède sur l’autre un certain pouvoir et que cette situation ne s’inverse pas. Les partenaires ne sont pas égaux, c’est toujours un ou une qui ‘fait la loi’, décide, humilie, insulte, maintient l’autre dans une relation de dépendance. Ce qui est bien différent de se disputer ensemble d’égal à égal. Les disputes sont saines dans un couple, elles permettent à chacun(e) de s’affirmer, de poser ses limites. Au contraire des disputes dans une relation inégalitaire qui détruit la personne en position de retrait.

Peur : Le propre de ces relations inégalitaires c’est que la victime vit dans la peur des menaces, des représailles, des insultes. Cela explique souvent pourquoi la victime part difficilement. C’est très difficile de surmonter ce climat de peur créé par l’autre personne, grâce à son intimidation constante. La victime perd l’estime d’elle-même, elle est détruite psychologiquement.

Ça commence quand et comment ?

Ca peut être très subtil : au début ce sont des remarques, minimes, qui s’attaquent à tes vêtements, ta personnalité, tes amis, tes gouts.
Ensuite ça devient plus fréquent, il peut y avoir aussi un contrôle de ce que tu fais (tes sorties, ton gsm, tes occupations…) et un jugement sur tout ce que tu fais…menaces, chantage affectif (je me suicide si tu sors avec tes ami(e)s ce soir…), obligation de faire certaines choses, insultes… tout ça fait partie du cycle de la violence et de son escalade.
Bien sûr il y a parfois aussi les coups, mais la violence dans le couple c’est loin d’être juste une question de violence physique !
Il y a plein d’autres formes de violences : psychologique, économique, sexuelle, …

Escalade de la violence

Il n’est pas toujours facile de comprendre qu’on se trouve dans une relation de couple violente.

Ca commence souvent par des ‘bêtises’, des petites remarques anodines sur ta façon de t’habiller, sur tes amis. Ton/ta partenaire commence ensuite à t’humilier, à t’isoler de tes amis, des gens qui te font du bien.
Mais tu ne t’en rends pas compte car ça peut prendre des mois, des années. Cette violence psychologique s’amplifie souvent, et ensuite on en arrive aux insultes (violence verbale), ton/ta partenaire commence à casser des objets, puis parfois il/elle en arrive malheureusement aux coups…

Mais la violence conjugale, comme on le voit ça n’est pas juste cette violence physique, c’est tout le mécanisme d’escalade qui a précédé. Les coups sont souvent la suite de ce processus et n’arrivent pas ‘par hasard’.

Le cycle de la violence

La violence entre partenaires n’est pas un acte isolé, il y a divers moments, qui forment en fait un cycle :


Explications
Dans la phase de construction des tensions, l’auteur(e) est tout le temps mécontent(e), et menace la victime. La victime fait ce qu’elle peut pour contenter l’auteur(e), mais quoi qu’elle fasse, la phase d’explosion va s’enclencher. Elle peut prendre différentes formes : injures, coups, casser un objet…
La victime est alors honteuse et triste. Elle est également en colère. Mais très vite, l’auteur lui fait porter la responsabilité de son explosion de violence, la culpabilise et diminue la gravité des actes. C’est la phase de justification. Ensuite, le couple rentre dans la phase qu’on appelle ‘lune de miel‘ : auteur(e) et victime pensent que la violence ne se reproduira plus, l’auteur s’excuse, la victime croit au calme retrouvé et ils vivent en harmonie…jusqu’à ce que les tensions du quotidien recommencent à s’accumuler vers une nouvelle phase d’explosion…

Il faut parfois des années à la victime pour comprendre qu’elle vit des épisodes cycliques. En plus lorsque le couple est dans la lune de miel, la victime espère souvent que tout s’arrangera, et il lui arrive alors de retirer sa plainte par exemple. Il ne faut jamais juger une victime qui fait cela ou qui retourne avec l’auteur(e). Quitter une relation inégalitaire est extrêmement difficile et demande courage et volonté. Répéter à la victime que ce retour est stupide ne sert à rien, à part la culpabiliser davantage. Par contre, essayer d’être à son écoute et de voir avec elle quelle aide est possible est beaucoup plus efficace.

Informations sur le cycle de la violence

Pour en savoir plus

Pour en savoir plus sur ces questions n’hésite pas à contacter un centre de planning.
Un chouette quiz t’attend aussi sur le site Ifeelgood, ça s’appelle ‘Teste ton couple’ et ça permet d’aborder ce sujet pas toujours simple.

Un jeu qui parle de ça a aussi été créé par les Femmes Prévoyantes Socialistes (plus d’infos sur le site). Leurs centres de planning proposent également des animations sur le sujet de la violence.

Besoin d’aide ?

Voici quelques adresses où tu peux trouver de l’aide pour les victimes, les auteur(e)s ou les enfants témoins de violence entre partenaires.

Collectif des Femmes contre les Violences Familiales et l’Exclusion
Rue Maghin, 11 – 4000 Liège 04/ 221.60.69

Solidarité Femmes et Refuge pour Femmes Battues
Rue de Bouvy 9 – 7100 La Louvière 064/ 21 33 03

Centre de Prévention des Violences Conjugales et Familiales
Rue Blanche 29 –1060 Bruxelles

Centre ‘ Les violences conjugales, ça vaut pas l’coup’
Hôpital « Val de Sambre »,
Rue chère Voie 75 – 5060 Sambreville
071/26 55 32
violences.conjugales@mail.chrvs.be

Centre « AlternativeS »
Hôpital André Renard
Rue André Renard, 1 – 4040 Herstal
04/248 75 98
violences.conjugales@arenard.be

• Femmes Solidaires contre les violences
Av. Residence St Marcq – 7500 Tournai 069/22 73 31

Fédération des Centres de planning Familial des FPS
Place Saint-Jean 1/2 – 1000 Bruxelles 02/515 04 89

Fédération Laïque des Centres de Planning Familial 
rue de la Tulipe, 34 – 1050 Bruxelles
Tél. : 02/502 82 03 – fax : 02/502 56 13
E-mail : flcpf@planningfamilial.net

Fédération des Centres Pluralistes de Planning Familial
109, avenue Emile de Béco – 1050 Bruxelles ● Tél. : 02/514 61 03

Fédération des Centres de Planning et de Consultation/
Rue du Marché, 6 – 7100 La Louvière
Tél. : 064/ 23 64 03

Ligue Bruxelloise Francophone pour la Santé Mentale
rue du Président, 53 – 1050 Bruxelles
Tél. : 02/511 55 43 – fax : 02/511 52 76

• Ligue Wallonne pour la Santé Mentale
Rue de la Gare, 177 – 5190 Ham-sur-Sambre
Tél : 071/ 78 96 58 – Fax : 071/ 78 96 59

Praxis – Liège, Bruxelles et la Louvière

• SOS viol
Rue de Bastogne 46 – 6700 Arlon ● Tél. : 063/23 38 72
Rue Saint Bernard, 43 – 1060 Saint-Gilles (Bruxelles) ● Tél. : 02/534 36 36

• Les services d’aide aux justiciables et d’accueil aux victimes au sein des parquets

• Télé accueil 107

Magenta Asbl : accompagnement et aide femmes et filles lesbiennes, bisexuelles ou transgenres
BP 5 – Tél. : 0472/84 15 71

• Télégal écoute info gay et lesbien dans l’anonymat (asbl Tels quels)
BP 1969 – Tél. : 02/502 00 70

SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.
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